Comme nous l’avions annoncé dans notre précédente édition, l’Algérie a succédé, aujourd’hui, à l’Egypte pour présider le Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIHFE) pour l’Afrique du Nord.
Cette transmission de la présidence tournante s’est déroulée à l’occasion de la 35ème réunion de cette instance qu’organise par visioconférence le bureau de la commission des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) sous le thème: «Covid-19: politiques et stratégies de relance pour l’Afrique du Nord».
Pour revenir à l’événement, les participants à la 35ème réunion du CIHFE ont plaidé pour le renforcement de l’intégration économique en Afrique du Nord pour consolider la résilience face à l’impact économique de la Covid-19.
Ainsi, ils ont recommandé de « favoriser l’adoption des technologies numériques et développer une réelle coopération entre les pays de l’Afrique du Nord, pour mettre en commun des ressources afin de développer une capacité technologique commune et offrir aux entreprises nord africaines un marché plus large ».
Selon les organisateurs, les participants ont également insisté sur l’incorporation de la pandémie de la Covid-19 et d’autres menaces sanitaires sur les accords liés au commerce, à l’investissement et à la propriété intellectuelle et dans l’accord de la zone de libre -échange continentale africaine (ZLECAF).
Présente à cet événement, la secrétaire générale adjointe de l’ONU et néanmoins secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a mis l’accent sur « la nécessité d’adopter les technologies numériques dans les plans de développement économique des pays africains, pour une meilleure économie numérique, pour créer davantage d’emplois et alimenter la croissance africaine d’une manière plus durable ».
En ce sens, elle dira que « l’Afrique du Nord ne doit pas rater la révolution numérique au risque d’accuser un retard qui sera très difficile à combler », affirmant que « la sous-région doit massivement investir dans les infrastructures numériques, renforcer ses capacités technologiques et libérer son potentiel d’innovation ».
Pessimiste quant à l’évolution de la pandémie en 2021, le directeur par intérim du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord, Khaled Hussein, a indiqué que « l’année prochaine sera difficile, mais aussi un tournant majeur pour les économies nord-africaines, sur des questions vitales telles que la transformation structurelle, l’intégration régionale et l’emploi des jeunes et à terme, leur capacité à réaliser une croissance inclusive, durable et résiliente dans les années à venir ».
Selon les experts de l’ONU, la sous-région est confrontée à l’un des plus grands chocs économiques de son histoire moderne.
Ainsi, ils craignent des répercussions majeures et durables sur les plans économique et social, et s’attendant à une lente reprise à partir de 2021.
Ils prévoient une contraction de l’économie mondiale de -3,2% est attendue en 2020, avec, dans le cas de l’Afrique du Nord, une croissance du PIB de seulement 0,3% dans le meilleur des cas et une baisse de – 5,4% dans le pire des cas.
« La crise de la Covid-19 a gravement affecté les principales sources de devises étrangères telles que les IDE, les exportations de pétrole et de marchandises, les envois de fonds des communautés expatriées et le tourisme, menaçant environ 5 millions d’emplois en 2020 dont beaucoup sont détenus par des travailleurs vulnérables tels que les jeunes, les femmes et les employés du secteur informel », ont souligné les experts de l’ONU.
Du reste, les recommandations issues de cette réunion seront présentées, en mars 2021, à la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la CEA dans la perspective de leur mise en œuvre. Enfin, la 36ème réunion du CIHFE se tiendra en 2021 au Maroc.
Yanis Oumakhlouf
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