Création de l’Agence africaine du médicament : un envoyé de l’Union africaine chez Biopharm
En visite officielle en Algérie, dans le cadre de la création de l’Agence africaine du médicament (AMA), l’envoyé spécial de l’Union africaine, Michel Hamala Sidibé, s’est rendu, mercredi 16 juin 2021, dans les laboratoires Biopharm.
Dans une publication sur sa page Facebook, le groupe pharmaceutique privé indiquait : «Les Laboratoires Biopharm ont eu l’honneur d’accueillir au niveau du site de production de Oued Smar, M. Michel Hamala Sidibé, envoyé spécial de l’Union Africaine pour la création de l’Agence Africaine du Médicament».
Et de rapporter: «M. Michel Hamala Sidibé a souligné que grâce à la création de l’Agence africaine du médicament, de nouveaux partenariats entre pays africains sont aujourd’hui possibles».
En effet, dans une déclaration en marge de cette visite officielle, l’envoyé spécial de l’UA, a affirmé : «nous sommes là pour mieux saisir les dynamiques en cours. Biopharm fait partie de ces dynamiques privées qui, aujourd’hui, s’imposent en termes de production de médicament sur le marché algérien. Je pense qu’il est important pour nous, dans le cadre de cette merveilleuse idée de création de l’agence africaine du médicament, de comprendre comment le médicament se produit aujourd’hui en Afrique, quelles sont les possibilités de partenariat et quelles sont les leçons à tirer».
A l’issue de sa visite des différents laboratoires, M. Sidibé a exprimé sa satisfaction : «Pour moi, c’était impressionnant. Je suis heureux de voir que tout est là en termes de qualité et de bioéquivalence. C’est une opportunité pour transférer la compétence».
Aussi, a-t-il déclaré : «nous sommes aujourd’hui à Biopharm qui est une structure privée parce que nous pensons réellement qu’il est important de créer de l’emploi, mobiliser les ressources nationales, utiliser la créativité sur le continent et surtout, lorsque cela vient du secteur privé africain, il est important de mutualiser les compétences».
Le 10 juin 2021, l’envoyé spécial de l’UA pour la création de l’Agence africaine du médicament a été reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans un communiqué rendu public, il a été indiqué que le représentant africain a «évoqué le progrès réalisé dans le processus d’activation de cet organe africain important, étant l’un des plus importants moyens de développement des politiques sanitaires et leur coordination au niveau continental».
De son côté, le chef de l’Etat algérien a assuré de «la disponibilité de l’Algérie à apporter son appui à cette agence, à lui fournir les moyens nécessaires et à l’abriter, compte tenu de la riche expérience de l’Algérie dans le domaine de la santé et de l’industrie pharmaceutique».
A rappeler que le projet de création de l’Agence africaine du médicament remonte déjà à quelques années et qu’il était prévu que son siège soit à Alger. Le traité portant sa création a été adopté en février 2019 sous l’égide de l’Union africaine. A ce jour, huit signataires seulement sur un ensemble de 18 l’ont ratifié, alors qu’il en faudra au moins 15 pour permettre à cette agence de voir le jour.
Dans un appel adressé aux chefs d’Etat de l’Union africaine pour ratifier le traité, il a été souligné que «la pandémie Covid-19 a mis en évidence l’importance de l’harmonisation réglementaire dans le contexte des urgences de santé publique et la nécessité d’une autorité réglementaire compétente à l’échelle du continent pour approuver et surveiller en temps utile les vaccins, les médicaments reconvertis, les médicaments innovants et les technologies de la santé».
Aussi, «un système réglementaire solide et unifié, contribuerait grandement à lutter contre les médicaments falsifiés et de qualité inférieure sur le continent africain. La surveillance du marché de façon coordonnée, la collecte centralisée d’informations et le partage des données entre les pays devraient compléter et renforcer les efforts nationaux visant à réduire la circulation des produits falsifiés et à accroître l’accès à des produits sûrs et innovants»
Pour les signataires de l’appel, la création de l’Agence africaine du médicament «ouvrira davantage d’opportunité pour augmenter les capacités de fabrication locales, la participation des pays à la recherche clinique et d’autres activités de développement scientifique».
Le 2 juin 2021, les laboratoires Biopharm ont accueilli l’ambassadeur de la Tanzanie, Jacob Gideon Kingu. Les discussions ont porté sur les opportunités d’investissement en Tanzanie.
Karima Mokrani
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