En visite, hier, dans la wilaya de Béjaïa, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a déclaré que «l’Algérie a atteint le seuil d’insoutenabilité en matière de dépense publique».
Benkhalfa a affirmé que «nous devons rationaliser les dépenses et faire preuve d’efficience et ne plus se contenter de consommer les crédits», estimant qu’il faut passer à un modèle de financement orienté vers une économie de croissance créatrice de richesses qui prendra en compte la dimension territoriale.
«Aujourd’hui, le défi est de trouver des sources de substitution aux 70% de pertes causées par la chute du prix du pétrole. Ne compter que sur les recettes fiscales générées par les hydrocarbures est aujourd’hui impossible. Il faut donc mobiliser toutes les ressources internes, en particulier les recettes ordinaires et les fonds informels, lesquels seront exploités pour financer des projets pouvant apporter une plus-value et un retour sur investissement», explique le ministre.
Dans cet effort, le ministre a insisté sur l’accélération de l’opération de numérisation des institutions impliquées, ainsi qu’à l’exploitation des différentes infrastructures construites récemment, en particulier les universités, lesquelles sont appelées à apporter leur contribution au développement économique.
Abderrahmane Benkhalfa tente cependant de rassurer sur la situation financière, tout en s’attaquant «aux faux rossignols qui vendent le pessimisme», allusion sans doute à l’opposition qui n’a de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la déliquescence de l’économie nationale. «Un pays qui n’est qu’à 8% de dette, qui dispose de 22 mois de couverture et qui gère un budget de 8000 milliards de dinars n’est pas en crise», a affirmé le ministre. Et de renchérir : «Il y a aujourd’hui dans le monde des pays qui sont dans une situation dix fois inférieure à celle de l’Algérie, mais qui sont stables et résistent.»
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