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  • Brahim Hadj-Nacer, directeur de l’agence Zyriab Voyages : «Il est temps de se pencher sur le tourisme parallèle»

    Brahim Hadj-Nacer, directeur de l’agence Zyriab Voyages : «Il est temps de se pencher sur le tourisme parallèle»

    Ecotourisme, tourisme réceptif et tourisme saharien, régulation de l’activité des agences de voyages et encadrement du métier de guide touristique. Dans cet entretien qu’il a accordé à DZEntreprise, Brahim Hadj-Nacer, expert et directeur de l’agence Zyriab Voyages qu’il dirige depuis 1989, revient sur toutes ces questions qui agitent la sphère du tourisme national, en pleine reprise, avec le retour notamment et en grand nombre des touristes étrangers, notamment pour le désert algérien.

    Après la crise sanitaire de la Covid-19, l’activité touristique en général et celle des agences de tourisme et de voyages en particulier ont repris. Comment voyez-vous cette reprise ?

    Comme on le sait, la période Covid a plombé toute l’activité puisque nous avons perdu la moitié de nos agences de voyages qui a mis la clé sous le paillasson.  Mais juste après la levée des restrictions sanitaires, l’activité a repris. Et c’est le tourisme local qui en a profité. Il y avait notamment le tourisme balnéaire durant la saison estivale, bien que certains hôteliers n’aient pas joué le jeu.

    Ensuite, il y a eu la saison saharienne qui a été l’une des meilleures nous concernant puisque les tour-opérateurs se sont intéressés au Sud algérien. En effet, des groupes de touristes  se sont rendus dans des régions peu visitées auparavant, telles que qu’Adrar qui était une destination touristique peu connue. Après la pandémie, le tourisme saharien a très bien redémarré.

    Peut-on connaître le nombre d’agences qui ont fermé durant la période de pandémie Covid-19 ?

    Environ 2.000 agences ont fermé sur les 4.500 existantes, en raison de la Covid-19. Certaines ont repris leur activité, mais beaucoup n’ont pas pu le faire. Il s’agit surtout des agences qui venaient de débuter ou d’avoir leur agrément, qui n’arrivaient pas à faire face aux charges, que ce soit les loyers ou les salaires. Le dispositif d’aide mis en place par les autorités était très timide. Pour les gestionnaires des agences, elle était de 30.000 DA l’année et de 10.000 DA pour les salariés.

    Vous avez évoqué le tourisme local qui a profité de la période de la crise sanitaire. Qu’en est-il des agences de voyages ?

    Pour certaines, il y a eu un effet négatif. Ce que je reproche à mes collègues de certaines agences de voyages, c’est leur manque de professionnalisme qui les a laissé faire du n’importe quoi à la reprise, allant jusqu’à vendre presque à perte ou à mentir aux clients. Les deux choix sont très mauvais pour le client et l’agent de voyage, parce qu’en mentant, il perd son client. Un agent de voyage qui vend ses services avec des marges de 100 DA ne pourra pas payer ses charges.

    Cela a été fait pour se faire une place. Ce que je considère comme de la concurrence déloyale. Les effets ne sont pas seulement financiers, puisque la reprise du tourisme local a permis aux agences de voyages de découvrir de nouvelles destinations à travers tout le pays et de les programmer à titre régulier. L’autre effet positif est que désormais, l’Algérien croit de plus en plus au potentiel touristique de son pays.

    Il est vrai que je suis parmi ceux qui disent qu’en termes d’infrastructures, nous ne sommes pas aussi forts que cela. Mais nous sommes dans un pays où nous assistons pratiquement chaque jour à l’inauguration de nouvelles unités hôtelières, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de pays, y compris nos voisins où l’activité touristique est très développée.

    Là aussi, nos hôteliers ne sont pas professionnels, puisque certains ignorent ce que c’est le real-management et la saisonnalité. A Ghardaïa, à titre d’exemple, en hiver comme en été, les hôtels fixent les mêmes tarifs, ce qui ne se fait plus dans aucun pays au monde.

    Les agences de voyages investissent dans le tourisme local après la levée des restrictions de voyages à travers le monde. Quid de la clientèle ?

    Dans le tourisme local, au moins 10% des séjours ou sorties ne sont pas le fait des agences de voyages. Face à l’arnaque de certaines agences de voyages, les clients ont appris à organiser eux-mêmes leurs voyages. Ils partent en voiture, seuls en aventuriers ou en groupes à Taghit ou ailleurs et reviennent satisfaits. Toutefois, des agences continuent d’offrir leurs services, mais de manière sporadique, comme c’est le cas durant la période des fêtes de fin d’année ou durant l’été, même si en été, c’est un peu exceptionnel.

    Pourquoi exceptionnel ?

    Parce que les clients s’adressent directement aux hôtels ou louent des maisons individuelles pour ne pas payer de commission à l’agence de voyages, parce que les hôteliers les accueillent mieux et que certains nous considèrent comme des concurrents, ce qui n’est pas le cas. Mais cela est un autre débat. En été, les Algériens habitant la côte ont appris à louer leurs maisons, ce qui fait qu’entre 80 et 90% de ces locations se font de gré à gré pour éviter tout problème d’impôts et autres frais. Cela fait évidemment partie du tourisme parallèle qui est aussi investi par des jeunes qui organisent des séjours, des circuits touristiques.

    Mais ce tourisme parallèle a provoqué un drame cet hiver près de Tikjda. A qui la faute et qui est responsable du tourisme informel ?

    Le tourisme informel n’est pas un phénomène  nouveau. Il existe dans tous les pays et pas uniquement en Algérie. Sauf que dans notre pays, il a pris de l’ampleur, notamment avec l’avènement des réseaux sociaux qui ont permis à certains guides, dont les services étaient sollicités auparavant par les agences de voyages, de se mettre à leurs propres comptes sans pour autant payer le moindre centime à l’Etat. De plus, ils font appel à des chauffeurs de bus sans expérience dans le domaine du tourisme. Ceci sans oublier le fait que les clients ignorant souvent leurs droits ne sont pas couverts par une assurance-voyage. C’est ce qui donne lieu à des accidents.

    Donc, il y a un travail de sensibilisation et de communication à faire afin d’éviter de nouveaux drames ?

    Avant de faire dans la communication et la sensibilisation, il doit y avoir d’abord un travail de régulation. Le ministère du Tourisme doit s’impliquer directement par une véritable loi réglementant l’activité de manière générale. A ma connaissance, des notes de service sont émises par le ministère de tutelle dans ce sens. Mais à mon avis, elles devraient être généralisées au niveau des services de sécurité.

    Tout bus touristique qui n’a pas de papiers réglementaires, c’est-à-dire ordre de mission de l’agence, assurance, etc., doit obligatoirement être mobilisé et des sanctions devraient être prononcées contre ceux qui travaillent dans l’informel. Le client reviendra à l’agence de voyages. Cela dit, l’agence de voyages doit aussi être à la hauteur des attentes exprimées. Car, et j’insiste là-dessus et j’assume mes propos, les clients ont perdu confiance en les agences de voyages en raison du comportement de celle-ci.

    Il faut le reconnaître, c’est parce que des agences de voyages se sont mal comportées avec les clients que beaucoup ont perdu confiance en nous. Seule la confiance permettra l’existence d’un véritable métier de l’agent de voyage et de tourisme.

    Pour rester dans le tourisme local, quels genres de produits proposez-vous à vos clients, puisqu’il y a le tourisme thermal, cultuel, culturel, saharien, balnéaire et de montagne ?

    De manière générale, il ne doit pas y avoir de spécialisation, puisque l’agence de voyages doit vendre tous types de produits. L’Algérie est un vaste pays et offre une multitude de possibilités et de choix aux touristes. C’est pour cette raison que j’ai parlé de saisonnalité. De septembre à mars ou avril, c’est le produit saharien qui l’emporte. En été, ce sont les tourismes balnéaire et de montagne qui dominent.

    En matière de tourisme culturel, nous sommes deuxièmes en matière de ruines romaines après l’Italie. Lorsqu’un touriste se rend à Batna, Sétif et Constantine, il se perd dans l’Histoire. Ceci est un circuit extraordinaire. Ceci sans parler de Guelma, Souk-Ahras ou Annaba, où il y a de nombreux sites à visiter. Mais certaines agences, surtout régionales, peuvent se spécialiser dans leurs produits locaux, notamment à Tamanrasset, Ghardaïa, Adrar, Djanet, pour ne citer que ces villes à titre d’exemple. En résumé, en tant qu’agences, nous devons être en mesure de proposer une panoplie de produits à notre clientèle.

    Qu’en est-il des clients ? Quelles sont leurs préférences ?

    C’est le tourisme balnéaire, à partir de juin jusqu’à septembre. Là par contre, nous manquons d’infrastructures d’accueil pour faire face à la demande exprimée. Il y a aussi le problème des hôteliers qui ne jouent pas le jeu. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que les Algériens préfèrent se rendre chez nos voisins où le produit touristique est de meilleure qualité et à meilleur prix. Le culturel n’est pas très demandé et à notre niveau, nous ne sommes pas nombreux à le proposer. Le tourisme saharien arrive en deuxième position durant tout le reste de l’année. Et il a un peu de culturel.

    En parlant du tourisme saharien, certaines agences du nord du pays livrent une concurrence déloyale aux professionnels exerçant dans le sud et qui ont une parfaite connaissance du terrain. Qu’en pensez-vous ?

    Les agences activant dans l’extrême sud ont beaucoup souffert et continuent encore de souffrir actuellement. Ce sont d’ailleurs les agences qui ont connu le plus de fermetures durant la période de la pandémie de la Covid-19. Je reviens encore au rôle du ministère de tutelle à qui revient la mission de la régulation.

    La délivrance des licences pour l’exerce de notre activité doit être décentralisée et le ministère doit mettre de l’ordre dans tous les métiers relevant de sa responsabilité, à savoir tourisme, hôtellerie, artisanat, etc. Tamanrasset, Djanet, Ghardaïa, ou encore Adrar, Tindouf et Naâma, qui commencent aujourd’hui à se faire connaître, sont des régions sensibles du fait qu’elles soient frontalières avec des pays dont nous connaissons l’instabilité qui y règne.

    Il y a aussi le risque de pillage des richesses naturelles. Donc, certaines restrictions sont les bienvenues. Il est aussi du rôle des agences locales de lutter contre ces guides-chauffeurs qui empiètement sur leur terrain et activité.

    Pour éviter tout dérapage et encadrer votre activité, ne faudrait-il peut-être pas vous doter d’un organisme de contrôle comme beaucoup d’autres métiers, genre conseil d’éthique et de déontologie ?

    Ce rôle est celui des fédérations et des syndicats de métier. Mais j’ignore s’ils ont le pouvoir de sanctions. Mais un client insatisfait ou arnaqué a la possibilité de se plaindre auprès du ministère du Tourisme via ses directions locales. Cela peut entraîner jusqu’à la fermeture de l’agence mise en cause par le client qui doit évidemment présenter des preuves solides de sa plainte.

    Les agences de voyages proposent des produits vers l’étranger. Faire l’inverse est-il possible ?

    Là, on met le doigt dans un véritable engrenage. 90% des agences de voyages de ne ramènent pas de touristes étrangers. Le tourisme réceptif est un véritable métier qui nécessite des concessions et des promotions. Donc, à la moindre erreur, vous risquez de blacklister votre pays pendant dix ans au minimum. Nous n’avons aucun intérêt à le faire alors que notre pays vient à peine de se rouvrir au tourisme.

    Y a-t-il un moyen de nouer des partenariats ? Comment pourrait se faire le choix des agences de voyages et promouvoir davantage la destination Algérie ?

    D’abord, ce n’est pas au ministère de faire la promotion de la destination Algérie, mais à l’Office national du tourisme.  Même si l’ONT est un appareil de ce ministère, il doit être autonome. D’ailleurs, je souhaite que le rôle de l’ONT soit redéfini. Il est évident que nous devons investir ce créneau parce que nous sommes totalement absents. Nous sommes le dernier pays du Bassin méditerranéen en matière de rentrées touristiques que ce soit en matière de personnes ou de rentrées en devises.

    Et même si nous étions présents dans une dizaine de salons internationaux, notre présence reste timide alors qu’elle doit être agressive. Peut-être qu’il faut arrêter de participer à ces salons et d’opter pour d’autres formes de promotion de la destination Algérie.

    S’il y avait une véritable politique de promotion du tourisme, nous aurons des rentrées en devises. Rien qu’avec le circuit des ruines romaines dans l’est du pays, nous pourrions avoir des vols charter quotidiens de touristes italiens. Nous avons un produit qu’est la chasse touristique pour laquelle les gens sont prêts à payer cher. Le tourisme réceptif est l’avenir de notre pays.

    Entretien réalisé par Lyès Menacer

    (DZentreprise le magazine, juin 2023)

  • Said Boukhelifa : «Seul un plan Marshall pourra sauver le tourisme»

    Said Boukhelifa : «Seul un plan Marshall pourra sauver le tourisme»

    Président du SNAT et de la Fédération des opérateurs en tourisme, agences, hôteliers, restaurateurs et guides professionnels, mais aussi membre de la Confédération des industriels et producteurs algériens, Saïd Boukhelifa, décrypte dans cette interview l’état du secteur du tourisme en Algérie. Plaidant pour un plan Marshall pour sa relance, il estime que la volonté politique est nécessaire afin d’accompagner les professionnels et redorer le blason à la destination Algérie. Ceci à travers une communication plus offensive et une budgétisation des plans d’action à la hauteur des attentes des professionnels et des touristes, tant nationaux qu’étrangers.

    L’Algérie participe régulièrement à des salons à l’étranger est ce suffisant pour booster la destination Algérie, 2022 sera t’elle une bonne année pour le pays ?

    Non, pour rappel, l’ONT participe, bon an mal an, depuis la dernière décennie, à tous les salons. Depuis 2015, son budget a été divisé par cinq. Juste de quoi survivre et prendre part à quelques salons. L’ONT est endetté auprès de certains opérateurs de tourisme, faute de budget conséquent et en adéquation avec son  programme promotionnel qui se veut ambitieux. L’année de la destination Algérie remonte à 1990. Non  l’année 2022 ne sera pas celle de l’Algérie, ni celle des pays  développés, très en avance sur nous. Et pour cause, les répercussions de la pandémie mondiale du coronavirus. On parle au mieux de la reprise en 2023  des flux touristiques d’avant-2019, soit 1,400 milliard de touristes.

    L’Etat vise la relance du tourisme conformément aux orientations et recommandations du plan spécial destination Algérie. Qu’en pensez-vous ?

    Le plan de relance de la destination Algérie 2022-2024  adopté par le gouvernement n’est ni précis ni structuré, et encore moins budgétisé. Avec quelle vision et quelle stratégie ? Je n’ai eu de cesse de dénoncer le budget lilliputien, voire ridicule attribué au ministère du Tourisme, qui se bat seul. Il n’y a aucune intersectorialité, alors que c’est un secteur transversal qui touche une quinzaine de secteurs qui sont aux antipodes de l’importante participation qui est attendue d’eux. Certains ne croient pas aux potentialités touristiques du pays et d’autres manquent de culture touristique. Le Premier ministre essaye d’appliquer les directives du président Tebboune. Mais il y a des résistances dans leur mise en application. Le petit ministère du Tourisme n’y peut rien. Petit par son faible budget et le manque de considération qu’on lui accorde depuis 35 ans, excepté  entre (2007-2010). Par conséquent, je demeure pessimiste.

    Le tourisme est sérieusement impacté par la crise sanitaire. Pourriez-vous nous dresser un état des lieux ?

    L’impact de la pandémie est surprenant. Aucun pays n’y était préparé, et par conséquent, il n’y avait pas de riposte adéquate. Au niveau mondial, selon l’Organisation mondiale du tourisme, il y a eu une perte de 1.000 milliards de dollars en 2020 suite à la chute brutale des flux touristiques enregistrés en 2019. Aéroports et frontières terrestres étaient fermés.

    Ce sont plus de 119 milliards de dollars de pertes pour les 290 compagnies aériennes affiliées à l’IATA, l’organisation internationale de l’aviation civile. Air Algérie a enregistré plus de 50 milliards de dinars de pertes. Et depuis une année, elle n’arrive pas à rembourser ses clients et agences de voyages pour les billets achetés et vendus mais non utilisés suite à la fermeture des frontières et de l’espace commercial aérien.

    En Algérie, près de 2 000 agences de voyages sur 4 000 ont mis la clef sous le paillasson, causant la mise au chômage de 15.000 personnes. Chaque agence nourrissant deux ou trois familles. Quant aux hôteliers, notamment les nouveaux, c’est aussi une tragédie économique car ils sont déficitaires et croulent sous les dettes bancaires.

    Oran, qui était une ville en sous capacités litières, manque d’hôtels de 2000 à 2015, se trouve en surcapacités en 2022. Trop d’investisseurs hôteliers encouragés dans le cadre des Jeux méditerranéens 2021-2022 prévus à Oran. Beaucoup qui ne sont pas du métier, cherchent à vendre pour rembourser leur emprunt bancaire. Le secteur hôtelier a perdu 50.000 emplois.

    Comment ce secteur pourrait redécoller après près de deux ans d’arrêt des activités des agences de voyages et des activités annexes ?

    Seul un plan Marshall pourrait relancer le secteur touristique, notamment les agences de voyages et les hôtels, dont le taux d’occupation ne dépasse pas les 20%. Certains tournent autour de 5%, alors qu’il faudrait un taux de 40% pour éviter le déficit et 60% pour engranger des bénéfices. Les agences de voyages aussi méritent une assistance financière, car elles créent de la richesse, des emplois et font voyager des nationaux à l’étranger et dans le pays. La courbe du chômage ayant été alimentée par les 62 000  nouveaux chômeurs, provoquant une baisse du pouvoir d’achat et par corollaire une baisse de la consommation nationale. Celle-ci bloquant ou ralentissant la croissance économique.

    La destination du Grand-Sud est au cœur de vos récentes activités. Peut-on savoir de quoi s’agit-il ?

    En effet, à travers le Syndicat national des agences de tourisme, agréé en juin 2021, l’ancien SNAV n’étant plus reconnue par le ministère du Travail, nous avons installé des délégations régionales à Tamanrasset pour le Hoggar, à Djanet pour le Tassili et à Timimoun  pour la Saoura Sud-Ouest. Et bientôt, une délégation pour le Sud-Est. L’avenir de la destination Algérie est dans le tourisme saharien.

    Pour les tours opérateurs en Occident, notre pays est une destination saharienne. Et nos expéditions dans le Hoggar, dans le Tassili, et dans le Sud-Ouest sont des produits haut de gamme. Car la plus-value est fournie par dame nature, d’une beauté exceptionnelle, et par le professionnalisme des agences du Sud. Et nous tenons à souligner que depuis que le syndicalisme en tourisme existe (1990), le SNAT est le premier à s’organiser de la sorte, tissant une toile à travers le territoire national.

    Il y aura aussi d’ici à la fin mars 2022, l’installation des délégations régionales Est, Ouest et Centre. Ainsi, ce sera une décentralisation du SNAT. Chaque délégation qui maîtrise bien la problématique touristique dans sa région pourra proposer des solutions adéquates. Nous serons ainsi à leur écoute. L’époque où tout partait d’Alger est révolue. Par ailleurs, le ministre du Tourisme nous avait demandé une réflexion profonde sur le comment de la relance de la destination Algérie, tourisme domestique et tourisme réceptif international.

    Le SNAT lui a remis une étude de 16 pages, complétée par une seconde de 9 pages. Par la suite, il nous a envoyé l’avant-projet de loi pour avis, amélioration et/ou correction. Nous l’avons fait, car nous avons apprécié que le SNAT soit associé à cette démarche. Une première. Le ministère du Tourisme devrait songer à reprendre le Schéma directeur d’aménagement touristique élaboré en 2007-2008 pour l’horizon 2008-2030.

    Un immense document de 376 pages, réparti en 5 fascicules. Une véritable boussole pour nous et notre destination, car on naviguait à vue entre 1981 et 2007. Du reste, il faudrait le faire adopter par une loi, puis des textes d’application et enfin le budgétiser. Il est hélas délaissé par manque de conviction et de compétences au niveau local. Le tourisme étant territorial, ce sont les régions qui le prennent en charge et qui le développent.

    Le tourisme fait partie des secteurs qui pourraient contribuer fortement aux côtés de l’agriculture et des start-ups  à la diversification de notre économie. Qu’en pensez-vous ?

    En effet, l’agriculture, notamment saharienne, le tourisme, les start-ups et l’économie de la connaissance sont des alternatives aux hydrocarbures. L’Algérie aux immenses potentialités demeure une destination terra incognito, méconnue par manque de visibilité et lisibilité à l’étranger, et ce, faute d’une communication institutionnelle de qualité, en raison d’un faible budget promotionnel. Nous n’avons pas reçu plus 500 000 touristes depuis 1970 dans le cadre du tour-operating, via les  agences de voyages et les tours opérateurs. Moins d’un demi-million.

    Ce qui fait de l’Algérie une destination semi-vierge par rapport à nos voisins qui représentent  des produits saturés depuis plus de 50 ans. Alors seule une volonté politique, convaincante, factuelle et exprimée par des faits concrets pourrait relancer une fois pour toutes et dans la durée notre destination. Ceci nécessite un développement crescendo sur 20 ans, le temps d’introduire une pédagogie touristique à l’école, ouvrir plusieurs instituts de formation en tourisme, former des formateurs, créer un marché de compétences en tourisme et hôtellerie.

    Tous les nouveaux hôtels urbains et balnéaires ouverts ces dix dernières années n’ont pas trouvé de personnel qualifié sur le marché. Ce qui se répercute négativement sur le service. C’est cela l’économie de la connaissance qui repose sur la richesse humaine, bien formée et interactive avec d’autres compétences. L’homme doit être au centre des préoccupations des décideurs.

    Interview réalisée par : Yanis Aït Lamara (In DZEntreprise revue)

  • Tourisme dans le monde : les pertes estimées à 2 000 milliards de dollars en 2021

    Tourisme dans le monde : les pertes estimées à 2 000 milliards de dollars en 2021

    Alors que le nouveau variant du Covid-19 Omicron commence à se propager dans le monde, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a révélé que ce secteur névralgique a subi, en 2021, une perte sèche similaire à celle de 2020.

    Le chiffre donne le tournis et les révélations interviennent au moment où de nouvelles restrictions sanitaires s’élargissent à plusieurs pays pour faire face au variant Omicron qui risque de provoquer des dégâts économiques immenses, notamment dans le secteur du tourisme.

    En effet, l’OMT estime ces pertes à 2 000 milliards de dollars, soit 1 780 milliards d’euros pour cette année.

    « Ce calcul, similaire aux pertes essuyées en 2020, survient alors que de nouvelles mesures ont été prises, notamment en Europe, pour faire face à une nouvelle vague de l’épidémie et que le variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, se propage dans le monde entier », explique l’OMT, affirmant que « la situation est totalement imprévisible. Le secteur n’est pas encore à l’abri d’aléas susceptibles de provoquer d’énormes dégâts économiques ».

    Selon l’OMT, qui tient depuis ce matin, et ce jusqu’au 3 décembre prochain, son Assemblée générale à Madrid, « les arrivées de touristes internationaux devraient ainsi rester cette année de 70 à 75 % inférieures à celles de l’avant-pandémie ». « La crise du secteur touristique est historique, mais le tourisme a la capacité de récupérer rapidement », affirme l’OMT, soulignant que « l’espoir que 2022 soit une bien meilleure année que 2021 ».

    Pour le moment, indique l’OMT, « les arrivées de touristes internationaux ont rebondi pendant la saison estivale », laissant entrevoir une amélioration après un début d’année atone, grâce à « la progression rapide des vaccinations ».

    Malgré tout, « le rythme de la reprise reste inégal selon les régions du monde », insiste l’OMT qui attribue « cette situation hétérogène » à des degrés variables de restrictions de mobilité, de taux de vaccination et de confiance des voyageurs.

    « Durant le troisième trimestre, certaines îles des Caraïbes ainsi que plusieurs destinations d’Europe méridionale et méditerranéenne ont enregistré des arrivées proches (…) voire parfois supérieures aux niveaux de 2019 », souligne l’OMT basée à Madrid.

    En revanche, d’autres pays n’ont pratiquement pas accueilli de touristes, notamment en Asie et dans la région Pacifique, où de nombreux États interdisent encore à l’heure actuelle les voyages « non impérieux ».

    Du reste, 46 pays restent, à ce stade, totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq et 55 le sont partiellement.

    « Cette situation crée de la confusion et pèse sur le redémarrage de l’activité », juge l’agence onusienne, qui appelle les pays à « harmoniser leurs protocoles en profitant des progrès liés à la vaccination et aux nouvelles applications numériques ».

    Mais en raison des incertitudes qui pèsent sur l’évolution de l’épidémie, l’OMT ne donne pas à ce stade d’estimation du nombre de touristes qui pourraient se rendre à l’étranger en 2022 et prévient que « la reprise sera lente et fragile ».

    Faut-il déclarer ce secteur « sinistré » en Algérie ?

    Faut-il déclarer en Algérie ce secteur « sinistré » ? Cette question brûle encore les lèvres quand on sait les dégâts provoqués par la crise sanitaire à l’hôtellerie, à la restauration, aux circuits touristiques, aux agences de tourisme, aux offices opérant dans les quatre coins du pays, que ce soit au plan de l’emploi ou des recettes.

    Au mois de juillet dernier, Aïmene Benabderrahmane, alors ministre des Finances, avait proposé de le classer comme «secteur sinistré » et à « l’exonérer de toutes les taxes et impôts ».

    Aïmene Benabderrahmane avait alors révélé que les hôtels privés et les agences de voyages et de tourisme ont subi des pertes estimées à 27, 3 milliards de dinars. Rien que cela !

    Parallèlement, le Groupe hôtelier, tourisme et hydrothérapie a subi  perte sèche estimée à 2,7 milliards de dinars…mensuellement, alors que l’Office national du tourisme (ONT) a perdu 87,6 milliards de dinars par mois, de même pour l’Agence nationale pour le développement du tourisme qui enregistré des pertes estimées à 31,5 millions de dinars par mois.

    Pour Aïmene Benabderrahmane, avec ces pertes sèches, ce secteur a vu, du jour au lendemain, « sa dynamique diminuée depuis plus d’une année et a subi de plein fouet la crise induite par le virus Covid-19, obligeant plusieurs agences de voyage à mettre les clés sous le paillasson ».

    Du reste, il convient de rappeler que des entreprises algériennes qui travaillaient directement ou indirectement avec ce secteur perdu en moyenne 50% de leurs chiffres d’affaires.

    Sondées par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), ces entreprises qui activent dans les secteurs des services, dont l’événementiel, ont enregistré une perte de 90 % de leur chiffre d’affaires.

    Nadine. S

  • Tourisme: L’AG de l’Amforht aura lieu demain à Alger

    Tourisme: L’AG de l’Amforht aura lieu demain à Alger

    L’Assemblée générale de l’Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique (Amforht) aura lieu, demain, en visioconférence internationale à l’Ecole supérieure de l’hôtellerie et de restauration, relevant du Centre international des conférences (CIC).

    C’est ce qu’a annoncé, ce matin, Said Boukhelifa, délégué pour l’Algérie, membre du Bureau exécutif et membre du Conseil d’administration de l’Amforht.

    Lors de cette réunion internationale, les membres de l’ Amforht poseront le problème des agences de voyages et de tourisme (ATV) et l’avenir du secteur du tourisme, un secteur fortement secoué par la crise sanitaire.

    Du côté algérien, M. Boukhelifa, également président du Syndicat national des agences de voyages (Snav), devra poser le problème des 3 000 agences de tourisme et de voyage exerçant en Algérie, dont 1 000 agences exerçant dans le Grand-Sud, et qui ont fermé des suites des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, menaçant, ainsi, plus de 150 000 emplois.

    Avec la fermeture du ciel, l’Amforht reviendra sur la nécessité de l’adoption d’un plan de sauvetage du secteur du tourisme paralysé par la crise sanitaire, l’application d’exonérations fiscales et bancaires et la création d’un fonds de garantie pour aider les agences impactées par les crises.

    Il faut noter que le Snav avait déjà proposé le cadre de ce plan avec, notamment, l’exonération totale des agences des impôts pendant l’année en cours, mais également de toutes charges sociales, comme les cotisations sociales en raison de l’arrêt total de l’activité.

    A travers cette assemblée générale de l ‘Amforht , les participants développeront un plan qui prévoit également des aides financières aux agences éprouvant des difficultés à continuer de payer le loyer des locaux de leurs activités ainsi que l’ajournement du paiement des échéances bancaires pour les opérateurs ayant recouru à l’emprunt avec l’annulation des taxes résultant de l’ajournement.

    A première vue, cette assemblée devra aborder la coopération internationale entre les agences de voyages et de tourisme avec la perspective d’une reprise graduelle de l’activité.

    C’est ainsi que cette assemblée de l’ Amforht devra plaider pour un véritable plan Marshall pour sauver le tourisme.

    D’autant que cette assemblée intervient au moment où le tourisme saharien devait reprendre son activité avec la reprise des vols domestiques par Air Algérie.

    L’impact de la crise sur ce secteur est dramatique, surtout pour les agences du Sud qui ne travaillent que l’hiver/printemps.

    Selon les dernières données, ces agences, au nombre de 1 000, sont pénalisées d’attendre une probable reprise en 2021.

    Du reste, l’impact de la crise menace 150 000 emplois et toutes les branches du secteur sont touchées, dont l’hôtellerie, les ATV, les autocaristes de tourisme, les compagnies aériennes, les restaurateurs et l’artisanat.

    Yanis Oumakhlouf

  • «Tourisme Dz», le nouveau Salon International de la Safex

    «Tourisme Dz», le nouveau Salon International de la Safex

    La Safex, dont la principale mission est la promotion du « Made in Algeria » ne peut rester en marge de tout ce qui est fait pour la relance du tourisme. C’est donc naturellement qu’elle a décidé d’organiser son propre Salon international du tourisme. Il s’agit de « Tourisme Dz », qui vise à donner plus de lisibilité  au tourisme national à fin de l’inclure dans le circuit international.

    « Ce salon Tourisme Dz , dont c’est la première édition se veut le carrefour de rencontres entre  les acteurs de l’industrie touristique. Les voyagistes, les  tour-opérateurs, les agences de voyage, les hôteliers, les  parcs de loisirs et de tous ceux qui sont dans le secteur du tourisme où qui gravitent autour » précisent les organisateurs.

    Des organisateurs qui soutiennent que « Tourisme Dz », est un événement qui va permettre la connectivité entre les acteurs du secteur, les décideurs locaux et étrangers et de tisser tout un réseau d’affaires sur le plans local, national et international.

    « Tourisme Dz » du 25 au 28 Mars

    « Tourisme Dz » est également destiné à une audience grand public en quête d’activités et de loisirs, un lieu d’échanges entre les potentiels touristes et les professionnels nationaux  à travers la mise en place d’un espace dédié à l’offre touristique en direction du marché national, et international par la présentation de nouveautés en termes de produits et services.» Précisent les organisateurs qui ont décidé d’une remise pour les participants qui prendront option avant le 17 janvier 2020.

    Pour rappel, la promotion de la destination Algérie est un objectif affiché par les pouvoirs publics qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour la mise à niveau de ce secteur stratégique, car permettant la diversification des ressources financières, la création de l’emploi et la relance de l’économie locale. « Tourisme Dz » devrait y contribuer.

    En effet, de nombreuses dispositions ont été prises dans la cadre de la mise en œuvre du Schéma d’orientation et d’aménagement touristique (SDAT). Les facilitations administratives et fiscales, le cadre législatif  incitatif  ont permis l’éclosion sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les régions touristiques et les villes économiques, de nombreux établissements hôteliers privés.

    Pour rappel, l’Etat a débloqué  tout un budget pour la mise à niveau des infrastructures hôtelières, des centres touristiques et des stations climatiques et thermales du secteur public et de leur management aux standards internationaux. Des infrastructures de caractères dont la majorité est l’œuvre de l’architecte  Fernand Pouillon  aujourd’hui modernisées et accueillantes.

    L’avènement des nouvelles technologies est un autre facteur qui va indéniablement contribuer à la relance de ce secteur à travers l’e-tourisme dont la pertinence n’est pas à démontrer.

    D’ailleurs de nombreuses start-up sont nées pour offrir des services et permettre la connectivité, la mobilité, les découvertes et les séjours touristiques à travers la création de plates-formes dédiés entre autres aux réservations. Des outils qui gagneront certainement en efficacité avec la généralisation de l’e-paiment.

    Autant d’arguments que peuvent  faire valoir les agences de voyages pour vendre la destination Algérie en mettant en lumière le tourisme balnéaire, saharien, thermale, climatique et le tourisme culturel, un autre des atouts de la destination Algérie qui compte de très nombreux sites archéologiques et des endroits, parfois mythiques, mystiques mais dans tous les cas chargés d’histoires.

    Notons enfin, que des conférences animées par des experts et spécialistes sont organisés en marge de l’exposition, ainsi que des rencontres B to B.

    Sont conviés à participer à « Tourisme Dz »
    • Compagnies aériennes / croisière
    • Hôtels, Ressorts
    • Sorties de divertissements
    • Office du Tourisme / Associations
    • Attractions / Parcs à thème
    • Arts culturels et spectacles du patrimoine
    • Planificateurs d’événements
    • Voyagistes
    • Sociétés de location de voitures
    • Agents de voyages étrangers
    • Agents de voyage nationaux
    • Fournisseurs de transport
    • Produits liés au voyage: banques / bagages / assurance / transfert
    d’argent
    • Magazines touristiques
    • Compagnies de télécommunications et Internet

    In Tabadoulat  décembre 2019

  • Abdelkader Benmessaoud: « 700 start-up activent dans le tourisme»

    Abdelkader Benmessaoud: « 700 start-up activent dans le tourisme»

    Plus de 700 start-up exercent dans le secteur du tourisme et y participent activement à la création d’emplois et de richesse. Selon le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelkader Benmessaoud, «le gouvernement a décidé de promouvoir l’intégration des start-up dans le secteur économique en général et dans le tourisme en particulier».

    Abdelkader Benmessaoud, souligne qu’il «s’agit d’entreprises innovantes créatrices de croissance» et qu’un décret exécutif, adopté récemment par le gouvernement, «permettra d’encourager et d’accompagner davantage les start-up, appelées, plus que jamais, à occuper une position importante dans le développement et la diversification de l’économie nationale».

    Lors d’une rencontre dédiée à ce secteur et à laquelle ont pris part 250 start-up, les jeunes entrepreneurs et les universitaires ont estimé «nécessaire d’aller vers l’élaboration d’un nouveau cadre législatif et réglementaire définissant clairement le statut des start-up en Algérie».

    A ce propos, Abdelhamid Keroud, professeur à l’université Alger-3 et expert dans la communication numérique, a affirmé qu’«aujourd’hui, la volonté des pouvoirs publics d’encourager les start-up est claire, mais ces jeunes entreprises ne peuvent pas évoluer comme il se doit alors que leur statut n’existe même pas».

    Il dira que «si une start-up va à la banque pour avoir un crédit ou veut bénéficier d’avantages fiscaux, il faut d’abord qu’elle justifie son statut, or, il n y a aucun cadre qui définit les critères d’un tel statut».

    A ce propos, il a fait remarquer qu’une agence de voyage, par exemple, n’est pas considérée systématiquement comme une start-up, mais, si la même agence se lance dans des solutions numériques innovantes et arrive à promouvoir la destination Algérie, elle peut alors réclamer ce statut et bénéficier des avantages fiscaux prévus.

    «Pour prouver qu’elle est une start-up, l’entreprise doit se référer à un texte qui n’existe pas pour le moment», a-t-il encore expliqué.

    A noter que la loi de finances de 2020 a introduit de nouvelles mesures portant sur l’exonération des start-up et des investissements des jeunes porteurs de projets des différents impôts et taxes.

    La loi a également mis en place des mesures incitatives à même de faciliter à ces entreprises l’accès au foncier aux fins d’extension de leurs projets. C’est d’ailleurs ce que rappellera le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelkader Benmessaoud.

    Rabah Nadri

  • Du nouveau pour les investisseurs dans le tourisme Thermal

    Du nouveau pour les investisseurs dans le tourisme Thermal

    L’investissement dans le tourisme thermal est soumis à de nouvelles règles. Les conditions et les modalités d’octroi de la concession d’utilisation et d’exploitation des eaux thermales, ont été modifiées par le décret exécutif n° 19-150 du 29 Avril 2019. Décret paru dans le journal officiel n° 31 du 12 mai 2019.

    La concession concerne toutes les  structures utilisant les eaux des thermes ou leur dérivés communément appelées stations thermales. Elle concerne également les eaux de mer et les produits naturels extraits de la mer à des fins thérapeutiques de loisirs. Ou encore de remise en forme plus connus sous l’appellation de centre de thalassothérapie ou de Balnéothérapie.

    La concession  octroyée par arrêté du wali

    Quelle que soit la nature juridique de l’établissement demandeur, public ou privé  la concession est  octroyée par arrêté du wali, territorialement compétent. Elle l’est après examen et avis favorable du comité technique du thermalisme. Comité dans lequel siègent en particulier les représentants des secteurs les plus concernés à savoir le tourisme qui en assure le secrétariat, les ressources en eau aux cotés des représentants des autorités locales du commerce, de l’environnement et ceux de la santé puisque les eaux objets de la demande sont soumises impérativement à des analyses physico-chimiques et bactériologiques.

    Une année pour entreprendre les travaux

    Une fois celle-ci avalisée, les travaux de réalisation de l’établissement thermal « doivent être entrepris dans un délai d’une année, à compter de la date de notification de l’arrêté portant permis de construire et  l’établissement est tenu d’entrer en activité dans un délai de 6 mois après réception  des infrastructures. Le texte oblige le promoteur à procéder à des aménagements pour les personnes à mobilité réduite.

    Il est, de plus, tenu de répondre aux « exigences et normes d’hygiène » auxquelles sont également soumises les installations destinées aux pratiques associées de médecine physique ou de rééducation fonctionnelle.

     L’autorisation d’exploitation est personnelle

    « L’autorisation d’exploitation est personnelle, incessible et intransmissible », est-il, par ailleurs, notifié tandis qu’en cas de décès du propriétaire, les ayant-droits peuvent poursuivre l’exploitation à charge pour eux de se conformer aux dispositions de l’article 40 dudit décret.

    Tourisme thermal: 70 milliards de dinars pour la rénovation et la réhabilitation de 8 stations thermales

    Il est à rappeler que l’étude d’actualisation réalisées par le ministère du tourisme  en 2015 a fait état de l’existence de 280 sources thermales en Algérie, dont 79 ont fait l’objet d’attribution de concessions d’exploitation  à des investisseurs et seulement 26 stations sont opérationnelles dont 9 relevant du secteur public et 17 du secteur privé.

    Pour la relance du tourisme thermal, le groupe public Hôtellerie tourisme et Thermalisme (HTT) qui gère les stations relevant du secteur public à mobilisé plus de 70 milliards de dinars pour la rénovation et la réhabilitation de 8 stations thermales réalisées pour la plupart durant les années 70.

    B.Mehdi Hichem  

  • Tourisme: le Groupe HTT signe des contrats performance

    Tourisme: le Groupe HTT signe des contrats performance

    Le Groupe public Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT) et les différents hôtels publics sont désormais tenus par des contrats  de performance portant sur l’amélioration de la gestion de leurs structures et la qualité de leurs services. Le but étant qu’elles  contribuent au développement touristique à travers l’amélioration du niveau des prestations et de performance ainsi que le soutien de la formation et la diversification du produit touristique conformément aux normes internationales en vigueur.

    « L’évaluation des réalisations du secteur touristique public n’est pas une finalité mais plutôt un point de départ d’une nouvelle dynamique pour faire face aux enjeux actuels » a fait remarquer Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l’Artisanat qui a présidé la cérémonie de signature de ces contrats qui visent la généralisation de l’utilisation des TIC dans la gestion  des infrastructures hôtelières. Infrastructures qui, de l’avis de ministre doivent «être  la locomotive et un miroir qui reflète les efforts et les moyens fournis par les pouvoirs publics pour la promotion du développement du tourisme d’où  la nécessité de mobiliser tout un chacun afin d’atteindre les objectifs tracés dans ce sens ». A savoir, mettre en œuvre le schéma de qualité pour concrétiser ces objectifs au niveau des établissements hôteliers publics.

    Abdelkader Benmessaoud qui souhaite faire de 2019, l’année de la réalisation de l’objectif de la qualité et des services, a mis en exergue l’importance de mobiliser tous les moyens humains et financiers pour le parachèvement de la modernisation des structures touristiques publiques dans les délais impartis tout en améliorant la qualité de prestation.

    « Il est nécessaire influencer  le marché à travers des programmes de communication et l’utilisation des réseaux sociaux pour faire connaitre le produit touristique et les services proposés tout en faisant preuve d’innovation et d’initiative conformément aux attentes des clients.» A encore indiqué Abdelkader Benmessaoud qui a appelé à intensifier les échanges avec les tours opérateurs pour proposer des produits intégrés et compétitifs et maîtriser la gestion à travers le recours aux technologies de l’information et de la communication.

    R.N.

  • Aina Business Services, un site au service du tourisme

    Aina Business Services, un site au service du tourisme

    La plateforme aina.dz a été mise en ligne en 2016, par Aina Business Services, filiale de Géosys, une société de production de données géographiques et de géo-localisation spatiale. Aina, traduction arabe de « Où ? », « actuellement en version Béta fermée », explique Lahcene Guemidi, manager de Géosys,  et c’est  une plateforme dédiée aux institutions publiques et aux professionnels du secteur du tourisme.

    Les institutions peuvent en faire usage, dans le cadre de la gestion territoriale, notamment dans les volets, gestion des catastrophes et attractivité territoriale. Elle peut revêtir, pour ces institutions, une forme plus élaborée de Système d’information géographique (SIG). Quant aux professionnels du tourisme, ils peuvent utiliser Aina Business Services  comme un outil digital de choix, leur permettant une meilleure gestion de leurs sociétés et clientèles.

    Par ailleurs, Aina Business Services offre une plateforme géo-décisionnelle, en facilitant aux voyageurs et touristes, l’identification de tous les hôtels, les agences de voyages, les parcs et les centres de loisirs. Mais pas seulement. Elle leur permet aussi, d’accéder à une cartographie, comportant les noms et lieux de tous les établissements bancaires, les agences postales, ainsi que tous les itinéraires dont ils peuvent en avoir besoin,  notamment, les arrêts de bus, de métros, de tramways, les stations de taxis, les dessertes des trains, etc.

    Pour rappel, Geosys, la société-mère, produit une  cartographie numérique, comportant des points d’Intérêts dont en ont besoin les institutions publiques et les professionnels. Cela s’est traduit, entre autres, par la mise en ligne du site Web www.ziara.dz, un référentiel unique pour tous les intervenants dans le tourisme. « L’avantage c’est que tous nos serveurs sont hébergés en Algérie , sécurité et confidentialité des données des clients obligent. », a tenu à préciser Lahcene Guemidi.

    A souligner également que l’idée de lancer une plateforme spatiale pour l’Algérie datait de 2007, rappelle Lahcene Guemidi qui a, enfin, eu l’opportunité de la concrétiser en 2011, lorsque le ministre des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC) a lancé un appel à projet national ,Geosys a été retenue parmi les 10 premiers lauréats sur 80 participants. Elle a, en outre, bénéficié d’un financement dans le cadre du Fond d’Appropriation et d’Utilisation des TIC (FAUDTIC).

    Trois ans après, exactement le 9 juin 2014, Geosys décroche le Premier prix  à l’issue de sa participation dans World Summit for Information Society WSIS 2014, qu’a organisé l’Union internationale des Télécommunications de Genève, organisme dépendant de l’ONU. Le prix a décerné dans la catégorie C3 (accès à l’information et le savoir).
    « En vérité, le prix ne nous intéressait pas autant que la certification, car celle-ci allez nous permettre de participer à tous les appels d’offres lancés
    par la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI). Nous sommes, à ce jour, la seule entreprise algérienne qui en dispose.
    », conclut Lahcene Guemidi.

    Zoheir Zaid

  • Tourisme saharien: réduction de la durée d’octroi de visas pour les étrangers

    Tourisme saharien: réduction de la durée d’octroi de visas pour les étrangers

    Les opérateurs historiques du tourisme dans les wilayas du Grand-Sud algérien ont réitéré, aujourd’hui, leurs deux principales revendications pour relancer l’industrie touristique dans le Sahara algérien. Le tourisme saharien étant freiné par entre autres problèmes la durée d’octroi de visas pour les étrangers.

    Lors d’une rencontre préparatoire qui les a réunies, ce matin à Alger autour de la saison du tourisme saharien, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelkader Ben Messaoud, ces opérateurs ont interpellé les pouvoirs publics pour réduire la durée d’octroi des visas pour les touristes étrangers et à sécuriser les circuits touristiques, en sus de la mise à niveau de la ressource humaine activant dans ce  secteur névralgique.

    Et si les intervenants se sont félicités des mesures récentes prises par l’Etat pour promouvoir la destination du Grand-Sud, tout en réduisant les prix des billets d’avion et des hôtels, il n’en demeure pas moins que le débat a été marqué par ses deux revendications qui, selon les opérateurs, handicapent cette activité et qui a fini, par ailleurs, par la fermeture de plusieurs agences de tourisme.

    Du reste, ils ont proposé de numériser l’information touristique, de valoriser la formation de la ressource humaine, notamment les guides touristiques, et créer  des régions touristiques spécialisées dans le Grand-Sud, notamment par l’organisation d’un concours de la meilleure wilaya touristique du Grand-Sud et d’un Salon annuel du tourisme pour ces régions.

    Prenant acte de ces revendications, M. Ben Messaoud indiqué que «l’Etat œuvrait à la réhabilitation du secteur du tourisme en général, et du tourisme saharien en particulier», non sans rappeler les conventions signées avec Air Algérie pour baisser les prix de 40%, outre la baisse des prix des séjours aux hôtels.

    Concernant la communication touristique spécialisée, le ministre a révélé qu’«une convention sera signée avec le ministère de la communication, à la prochaine rentrée sociale, afin de permettre aux médias publics et privés d’accompagner le secteur du tourisme et faire la promotion des destinations touristiques de l’Algérie».

    Evaluant la dernière saison touristique saharienne (2017/2018), le directeur général du tourisme, Zoubir  Sofiane, a indiqué que plus de 326 000 touristes ont été recensés dans les régions du Grand-Sud, dont 250 000 touristes étrangers, contre 170 000 recensés lors de la saison 2016-2017, affirmant que «les 14 wilayas du Grand-Sud comptent 370 agences de tourisme, ce qui représente 17 % du nombre total au niveau national, outre 203 établissements hôteliers et 79 sources thermales».

    L.Benarab