Zegmati Aissa (SNE), « nous travaillons pour une vision et des objectifs stratégiques opérationnels»
Zegmati Aissa, coordinateur national de la Stratégie Nationale d’Exportation (SNE) hors hydrocarbures, revient dans l’entretien qui suit sur toute la démarche engagée pour aboutir à une la Stratégie Nationale d’Exportation. L’Algérie est dotée d’une vision, qui est une économie diversifiée innovante et compétitive intégrée dans les chaines de valeurs mondiales et axés sur un développement durable. Avec 4 objectifs stratégiques qui sont la diversification de l’économie et des exportations algériennes pour renforcer la résilience et la durabilité. « S’il est vrai qu’il faut exporter un produit de qualité, il est vrai aussi qu’il faut pouvoir assurer la quantité pour respecter le contrat. Qualité et durabilité vont de pair. Les statistiques ont montré qu’il y a une mortalité des exportateurs au bout de la 2éme année » fait remarquer Zegmati Aissa.
Le 4éme atelier permets de dévoiler les grandes lignes de la SNE .Qui est concerné par ces ateliers?
Nous avons fait appel à toutes les personnes concernées par le sujet pour constituer une équipe dans laquelle nous retrouvons toutes les institutions et tous les opérateurs publics et privés qu’ils soient producteurs, exportateurs, dans l’appui, le consulting et autres et cette équipe nationale fait ressortir une équipe de pilotage qui est un peu plus réduite. On y retrouve les institutions, les organismes et les entreprises qui sont vraiment impliqués dans cette démarche d’exportations. Nous avons en quelques sortes « amener » l’administration à l’exportateur en les mettant ensemble dans un même espace pour sortir ensemble avec une stratégie réalisable sur le terrain.
Par exemple ?
Je peux citer à titre d’exemple le ministère du commerce, le ministère de l’agriculture, le ministère de l’industrie, le ministère des finances, la banque d’Algérie, l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), la Chambre Algérienne du Commerce et d’Industrie (Caci), la Safex, les Douanes Algériennes. En somme tous les acteurs publics et privés qui à un moment donné interviennent d’une manière ou d’une autre dans l’acte d’exporter. L’idée étant de pouvoir piloter ce projet qui est la Stratégie Nationale d’Exportation par abréviation SNE.
Comment procède le comité de pilotage ?
Cette méthodologie s’appuie sur la consultation, il y a eu une première consultation en octobre 2017, une deuxième en janvier 2018. Ces deux consultations ont permis de fixer la vision et les objectifs stratégiques et opérationnels de la future Stratégie Nationale d’Exportation (SNE) hors hydrocarbures et d’arrêter la liste des secteurs prioritaires.
Lesquels ?
Secteurs prioritaires c’est un peu trop dire, parce que tous les secteurs sont concernés, donc nous parlerons de secteurs pilotes, qui vont servir d’exercice pour toutes les opérations de cette stratégie. En plus de ces secteurs, il y a un autre secteur qui est transversal qui a été retenu, qui va prendre en charge la compétitivité et qui va agir pour améliorer cette stratégie à tous les niveaux et cela va servir à tous les secteurs.
Qu’est-ce que vous entendez par secteur transversal ?
Le secteur transversal a 4 fonctions stratégiques que sont : l’information et la promotion commercial, la gestion de la qualité, la facilitation des échange et logistique et enfin le financement à l’export. Donc cette fonction transversale, à travers ses 4 fonctions stratégiques permet de recouper, regrouper tous les actes liés à l’export. Je prends pour exemple la gestion de la qualité. Un produit pour qu’il soit exportable, il faut qu’il réponde à certains critères, notamment les normes reconnues à l’échelle internationale, il faut prévoir des laboratoires accrédités qui puissent certifier le produit. Nous avons Alégrac qui est partie prenante avec nous dans cette fonction transversale, nous avons aussi l’Ianor qui est chargé des normes, nous avons le CAQUE, Centre Algérien de Qualité et de l’Emballage.
C’est valable aussi pour le financement de l’export qui pose problème aux opérateurs économiques ?
Bien entendu ! Pour le cas du financement à l’export nous avons dans le comité pilote, comme je l’’ai signalé plus haut, le ministère des finances et la Banque d’Algérie. Il faut savoir que pour ses fonctions transversales, nous travaillons par équipes qui s’attellent à répondre à un certains nombres de questions. A savoir le contexte national, les préoccupations, les contraintes…en s’appuyant sur des canevas mis en place par le CCI de Genève pour cerner certains aspects et tracer des solutions réalisables.
Vous avez aussi l’aspect facilitation des échange et logistique, nous avons avec nous toutes les parties prenantes, dont le ministère des transports, les transitaires, en somme toutes les parties concernées par cette fonction-là. En fait nous avons, 4 fonctions transversales, donc 4 équipes pilotées chacune par un coordinateur national sectoriel engagé par un contrat avec le CCI Genève.
Revenons aux consultations qu’est ce qui en est sorti ?
Nous avons pu à travers les 2 premières consultations, en plus de la vision et des objectifs stratégiques opérationnels, dégagé la liste des secteurs dit prioritaires, il s’agit des produits pharmaceutiques, des Technologies d’information et de communication, des produits alimentaires et agricoles, les équipements de transport (composants automobile et aéronautique) et électronique, les produits de la pétrochimie, les matériaux de constructions, le cuir, le textile et le tourisme.
Le cap sera mis sur l’amélioration de la qualité de manière à pouvoir pénétrer le marché européen essentiellement et élargir notre présence en Afrique, surtout après la conclusion de l’accord portant zone de libres échanges africaine.
Sur quoi a porté la 3éme consultation ?
Elle s’est tenue fin avril 2018 et elle est venue pour prendre en charge les secteurs que nous avons cités et leur permettre de travailler chacun en ce qui le concerne pour dégager une feuille de route qui constituera la stratégie de chaque secteur prioritaire. Chaque secteur a été coaché par un expert international du CCI Genève, nous nous attendons à des résultats probants qui nous permettrons certainement d’avoir une feuille de route qui réponds exactement aux attentes des exportateurs.
Qu’elle est la différence de ce projet avec ceux déjà initié par le passé pour booster l’export ?
La différence réside dans le fait que cette feuille de route et plan d’action sont fait par les concernés eux-mêmes. Nous sommes dans une démarche participative et inclusive qui implique tout le monde et les portes restent ouvertes pour les personnes qui veulent rejoindre et qui sont prêtes à apporter leurs expériences et savoir.
C’est une stratégie qui va s’étaler sur combien de temps ?
Cette stratégie va aller sur cinq ans à compter de 2019, le ministre du commerce , a tenu a être présent pour cette troisième consultation, il s’est impliqué et a donné un signal fort à cette stratégie et a même assisté aux ateliers, en nous exhortons de tout faire pour la réussite de cette stratégie, qui je le rappelle est une des recommandations de la rencontre internationale sur l’export qui s’est déroulé en 2015.
Quand sera remise cette feuille de route au gouvernement ?
Elle le sera après l’atelier de juin . Ce 4éme atelier permettra de dévoiler les grandes lignes de la Stratégie Nationale d’Exportation, hors hydrocarbures, après la mise en commun de tous les plans d’actions sectoriels pour sortir avec une stratégie réalisable sur le terrain.
Une fois la feuille de route finalisée que va-t-il se passer ?
A la suite de ce travail, il sera surement question de mettre en place les instances adéquates qui permettront d’améliorer celles qui existent déjà, en matière d’institutions d’appui au commerce, et revisiter les instruments qui existe déjà et qui sont dédié au commerce extérieur comme le FSPE, pour qu’ils puissent jouer un rôle beaucoup plus important et être à l’écoute des exportateurs en les dotant de moyens.
Entretien réalisé par S.A.
(in Tabadoulat 03)
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