Amorcer les possibilités d’un partenariat algéro-tunisien dans le domaine de l’agroalimentaire est l’objectif de la 17ème édition du Salon de l’élevage et de l’équipement agricole (Sipsa-Sima), prévu du 10 au 13 octobre 2017, au Palais des Expositions (Safex), Alger. C’est ce qui ressort de la conférence de presse, qui s’est tenue le 06 septembre, au Club-Fayet (Bouchaouoi), siège du Groupe de réflexion Filaha Innove (Grfi), organisateur de l’évènement.
Sur les 610 exposants attendus, dont 300 étrangers venus de 34 pays, 13 viennent de Tunisie, pays invité d’honneur de cette édition. Hadj Kacem, directeur de l’Agence de promotion des investissements agricoles au ministère de l’Agriculture Tunisienne (Apia), a indiqué que « ce nombre comprend les professionnels, les représentants de l’interprofession (légumes, fruits, élevage, viandes rouges), les privés et des Agences de promotion agricole ».
Placée sous le slogan, « pour une fructueuse coopération maghrébine, pour la modernisation du secteur agricole de notre région », la participation tunisienne, représentée par 25 filières, vise la mise en valeur de 5 ou 6 filières « d’importance majeure », fait remarquer Riadh Attia, Chef de la Mission commerciale tunisienne à Alger.
Il précise que ce partenariat futur sera axé sur « le développement de stratégie filière », essentiellement profitable pour le secteur oléicole dont l’essor pourra être déterminé par la seule exploitation des déchets oléicoles. « De ces déchets on peut extraire trois produits : le savon, l’huile légère et l’aliment pour bétail ».
Pour rappel la Tunisie est parmi les premiers pays exportateurs d’huile d’olive dans le monde, ciblant des marchés des USA et de la Chine.
Agriculture tunisienne : 8% du PIB
Selon le Dr Bensemmane Amine, président de Grfi, l’agriculture tunisienne contribue à 8% du PIB, à 16% à la création d’emploi et à 9.7% des exportations du pays. Il a aussi révélé que« la participation arabe se résume, pour l’instant, à la Jordanie, l’Egypte, les Emirats Arabes Unies (EAU), la Tunisie et la Palestine».
Une baisse du nombre de participants est enregistrée par rapport à la précédente. Elle est, dira Dr Amine Bensemmane, « due au marasme européen, traduit notamment par la fermeture de plusieurs sociétés versées dans le machinisme agricole ». En revanche, on relève une hausse dans la participation des pays.
75% de la superficie des exploitations agricoles en Algérie ont moins de 5 hectares
En marge de la conférence de presse , un débat improvisé par des experts a mis en exergue les entraves au développement de l’agriculture algérienne. La mécanisation agricole, le remembrement rural, le financement défiscalisé de l’agriculture, la faiblesse des réserves hydriques, l’exiguïté de la superficie des exploitations agricoles (75% d’entre elles possèdent moins de 5 ha) et le manque évident d’innovation technologique et biotechnologique, ont été évoqué.
Par ailleurs, le Dr Hadj Henni, vice-président au Grfi, a indiqué que le Salon prévoit des conférences-débats portant sur diverses thématiques,dont « Une intelligence collective au service d’une agriculture moderne» et « Sécurité alimentaire, intensification, valorisation et rationalisation de nos productions agricoles ».
Pour rappel, Filaha Innove, qui fête ses dix ans cette année, est une fondation créée en 2007, en marge du Salon international de l’agriculture « Filaha ». Elle compte en son sein des opérateurs économiques, des associations professionnelles spécialisées, des experts en agronomie, vétérinaire et agroéconomie, notamment. Son objectif est d’instaurer un cadre de concertation et de proposition pour contribuer au développement des secteurs agricole et d’agro-industrie en Algérie.
Zaid Zoheir
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